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Chroniques du Pays des Rêves

l'exiguité des locaux : souvent, les enseignants se plaignent du nombre d'élèves par classe. Je trouve également qu'il est plus difficile d'enseigner à 33 élèves qu'à 20 ou 25, surtout si on veut faire une pédagogie individualisée. Mais il existe un autre critère aussi gênant pour moi : c'est l'exiguité des locaux. Dans une classe vivante, on a besoin de coins pour les fichiers, pour les ordinateurs, pour la documentation, l'art plastique, etc. Les enfants doivent se déplacer, travailler avec un copain, rechercher une fiche... Et nous restons avec des classes ou chacun a juste la place pour une table! La structure même des locaux scolaires rend difficile la réalisation des programmes officiels quant à l'autonomie et à l'individualisation des apprentissages.


Pour contourner le problème, j'envoie des enfants travailler dans le couloir, dans la salle polyvalente quand elle est libre... Mais je rentre alors dans un processus dans lequel ma responsabilité est engagée en cas de problème, puisque je n'ai pas à chaque instant tous les enfants sous les yeux! Paradoxe de l'administration qui, d'une part, donne des objectifs pédagogiques relativement intéressants, et d'autre part, nous empêche de nous donner les moyens matériels pour atteindre ces objectifs!


la circulation dans l'école : la loi exige que nous ayons constamment tous les enfants sous les yeux. Quid de l'enfant qui a besoin d'aller aux toilettes, de celui qui a un texte à taper dans la salle informatique, qui a besoin d'aller chercher un livre à la BCD pour faire un exposé, ou de l'enfant qu'on envoie porter un message à un collègue? Notre responsabilité d'enseignant est également engagée s'il y a le moindre problème. Mais, comment faire autrement dans une école qui ne soit pas une école caserne? Et pourquoi la loi n'évolue-t-elle pas, permettant sous certaines conditions, une circulation organisée? Pour ce faire, j'ai signé le manifeste "pour une circulation libre et responsable" proposée par l'ICEM- Pédagogie Freinet (Institut Coopératif de l'Ecole Moderne) dans le but de faire évoluer la législation sur ce point.


la question du temps : apprendre à travailler d'une façon différente demande du temps. L'enfant doit réussir à se prendre en charge, à organiser son travail, à être constamment sollicité. Il ne peut plus se reposer sur le maître chargé de tout organiser. Dans ma classe, il faut en moyenne trois ou quatre mois pour que la plupart des enfants réussissent à travailler comme je le décris. Ce n'est pas du temps perdu, et je crois qu'il faut accepter de perdre un peu de temps pour en gagner ensuite. J'aurais aimé avoir une classe de cycle III entière, ou du moins une classe double CM1-CM2 dans laquelle j'aurais gardé la moitié de mon effectif d'une année sur l'autre, ce qui permettrait une prise en main rapide des nouveaux par les anciens, mais dans une grande école comme la nôtre, avec des pratiques pédagogiques différentes, il n'est pas forcément évident de bousculer l'organisation existante...


l'école Diwan : après une vingtaine d'années de fonctionnement en établissements associatifs, les écoles Diwan viennent de se faire intégrer dans l'Education Nationale, ce qu'elles demandaient depuis le début de leur combat. Leur système éducatif est simple : pour que les enfants apprennent le Breton, et comme beaucoup de leurs parents ne le parlent pas, il faut les immerger totalement dans cette langue dès la maternelle, et introduire progressivement le français ensuite. C'est une méthode qui a fait ses preuves, et les résultats obtenus jusqu'ici semblent très bons.


Mais j'ai entendu autour de moi et j'ai lu dans la presse beaucoup de réactions négatives venant du milieu enseignant, de certains syndicats ou associations laïques : l'unité de la république serait mise à mal par l'apprentissage d'une autre langue que le français en maternelle ou primaire, ces classes Diwan crééraient une ségrégation entre les enfants, ce ne serait que des enfants d'un certain milieu qui intégreraient ces écoles, apprendre le Breton aujourd'hui ne servirait plus à rien, etc. Notons que, comme souvent, ce sont ceux qui connaissent le moins le problème qui en parlent le plus.


Je répondrai tout d'abord que la France, et singulièrement l'Education Nationale, a le devoir de faire tout ce qui est son pouvoir pour réparer le génocide culturel et linguistique qu'elle a organisé : il n'est que d'entendre les personnes âgées bretonnantes parler des humiliations subies lorsqu'elles parlaient leur langue à l'école pour s'en convaincre. D'autres, encore aujourd'hui, n'ont jamais réussi à parler une langue que pourtant ils comprennent à cause de la honte dont ils n'arrivent pas à se débarrasser.


D'autre part, pour qui connaît un peu les acteurs du mouvement culturel breton, le repli sur soi et la ségrégation ne sont vraiment pas leur tasse de thé : ils veulent au contraire puiser dans leur culture pour s'ouvrir au monde. C'est le contraire de la globalisation culturelle, où toute culture est uniformisée.


Quant à l'utilité du breton, pourquoi apprend-on la littérature, la poésie, les arts plastiques... Ca ne sert à rien de concret! Mais ça fait partie de nous, de nos racines, de notre vie!


C'est pourquoi, en tant qu'enseignant de l'école publique, en tant qu'ex-président d'une Amicale Laïque, en tant que citoyen attaché à ce que le monde ne soit pas uniforme, je soutiens totalement l'intégration des écoles Diwan dans l'éducation Nationale.




  


 Quelques réflexions