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Chroniques du Pays des Rêves

Après maintenant 4 ans de pratique d'une pédagogie différente, coopérative et respectant les rythmes des enfants, quel bilan en tirer?


Tout d'abord, ce qui est le plus important pour moi, beaucoup d'enfants en situation d'échec ont repris confiance en eux. Certains enfants ont fait des progrès importants, ont renoué de nouveau après les apprentissages au lieu de rester passifs ou en révolte. Il n'y a rien de pire qu'une intériorisation de l'échec, qui fera du futur adulte une personne en marge de la société.


Chaque année, je suis récompensé par l'enthousiasme avec lequel la plupart des enfants s'approprient cette nouvelle façon de travailler. C'est une pédagogie très exigeante, mais également très motivante.


Des progrès notables apparaissent dans de nombreux domaines : écriture, capacité à s'exprimer oralement, lecture, informatique...


Il me semble que la pédagogie Freinet est beaucoup plus efficace à long terme : ce qui est acquis par tâtonnement expérimental l'est durablement. Chaque enfant doit réussir à se constituer son propre socle de compétences, de savoirs, auquel il pourra se référer plus tard.


La gestion des conflits de façon coopérative, l'implication des enfants dans l'élaboration de l'emploi du temps, l'ouverture aux idées, aux projets de chacun, tend à une véritable socialisation de l'enfant, qui ne raisonne plus simplement par rapport à lui, mais par rapport au groupe.


Pour le maître, c'est un enthousiasme nouveau pour le métier. Je découvre souvent de nouveaux potentiels chez mes élèves, qui sont capables d'accomplir des tâches que j'avais auparavant jugées impossibles pour des enfants de cet âge. Je suis très attentif à l'évolution des enfants, à leurs découvertes, à leurs démarches. Je me rends compte parfois que ce qui me semblait évident autrefois ne l'est pas forcément pour chacun...


Un autre élément important pour moi est la possibilité de travailler en équipe avec d'autres collègues. Nous sommes trois enseignants du cycle III de l'école à tenter de pratiquer une pédagogie différente, et nous confrontons régulièrement nos idées, nos essais, nos échecs. Pour l'avoir tenté, je sais que tout seul, on n'avance que très lentement. D'autre part, il est fondamental pour moi de confronter ce que je vis et ce que je pense avec d'autres enseignants au sein de l'IDEM44- pédagogie Freinet, au cours de réunions régulières, et en participant à l'organisation du Salon Freinet qui a lieu tous les ans à Nantes. Y sont invités de nombreux chercheurs et praticiens et qui permet une réflexion à la fois théorique et pratique. Ce qui est aussi important dans cette rencontre avec les autres, c'est la remise en cause de ce que chacun fait. Cela permet de se remettre en question, d'améliorer notre travail. Ne pas avancer, c'est reculer.


En prenant l'enfant dans sa globalité, et non plus seulement en tranches, j'ai le sentiment de faire de l'éducation, et non plus seulement de l'enseignement. Ne dépendons nous pas du ministère de l'Education Nationale!


Il reste des difficultés pour certains à gérer l'autonomie. Il faudra trouver des solutions collectives pour résoudre ce problème (tutelle- tutorat...). ce sera un des axes de travail de cette année.


Il est également difficile pour le maître d'oublier les réflexes dûs à une vingtaine d'années d'enseignement (plus ou moins) traditionnel. Personne n'est parfait!


Bien évidemment, nous ne faisons pas de miracles, malheureusement! L'enfant arrive en classe avec son histoire propre, parfois très pénible. Nous vivons dans une société très dure, qui repose sur des valeurs souvent opposées à celles que nous essayons de transmettre. Quelques heures par semaine d'école ne peuvent tout changer.


Enfin, plus j'avance en âge, plus je me rends compte du facteur déterminant de l'enfance dans la vie d'un homme. Tâchons de faire en sorte que cette enfance soit la plus épanouie possible!


 Quel bilan?